Eric Chartier reprend, sur l’Ile Saint-Louis, A l’ombre de Combray, Proust
qu’il avait donné avec un grand succès il y a trois ans. La phrase proustienne s’y
déploie et scintille dans la simplicité, portée par une diction sûre et nuancée,
ne craignant pas l’emphase.
Armelle Héliot – Le Figaro
La prodigalité de son oeuvre et son rôle dans l’histoire en ont fait une
figure majeure du 19ème siècle. La restitution théâtralisée de La démocratie
en Amérique donne, aux universitaires de sciences politiques et au public féru de
ce genre politique, l’occasion d’entendre ce texte porté sur la scène du théâtre
de l’île Saint-Louis. Le comédien défend ce texte avec conviction, son adaptation
fait sens et elle donne à entendre avec vigueur ce texte politique.
Ce sont ces mélopées de mots, jaillissant du coffre de l’interprète, qui donnent ici
le décor le plus juste dans l’écrin le plus noble.
Ulysse Di Gregorio – unfauteuilpourlorchestre.com
Eric Chartier prête son corps et son souffle à l’écriture de Proust.
Il rend très vivante toute la petite vie à Combray et surtout la chronique
que peut en faire tante Léonie, alitée depuis la mort de son mari. On voit
revivre Françoise, la bonne, madame Sazerat, Camus l’épicier, monsieur
Legrandin, le snob, et bien sûr le narrateur, qui se souvient de ses promenades
entre Combray et Méséglise. Eric Chartier sait nous transporter dans ce petit
monde avec beaucoup d’humour et de pittoresque. C’est moins vrai – mais
peut-être n’est-ce pas possible ? – quand Proust analyse le sens de ses
sensations et de ses réminiscences. En tout cas, les fans adoreront et
les novices découvriront un Proust qu’ils n’auraient peut-être pas imaginé.
Sylviane Bernard-Gresh – Telerama
Le comédien Éric Chartier interprète avec justesse Jean-Jacques Rousseau.
[…] Il s’est fait une spécialité de la mise en voix. À l’orée de la vogue
des lectures et autres célèbres solos, il s’est fait rhapsode. Avec Céline,
dès 1981, puis Flaubert, Saint-Simon, le cardinal de Retz, Michelet. Entre autres.
Gracq disait que sa «voix réaccorde le public à la littérature.» Il a été suivi.
Mais il est unique. […] Éric Chartier dit, seul en scène une heure trente durant,
Les Confessions, sans doute l’ouvrage en partie le mieux connu de Rousseau.
[…] Avec son goût d’une expressivité appuyée, visage, regards, mains qui battent
l’air, le diseur, tout de noir vêtu, met ses pas dans les pas de l’heureux habitant
des Charmettes. Le public écoute, ravi et troublé par l’extraordinaire proximité
de l’homme qui parle…
Armelle Héliot – Le Figaro
Vous serez peut-être intrigué par ce « mis en voix », mais Eric Chartier nous confie
que l’oralité est « un art à part entière » et nous le démontre brillamment. Ce seul
en scène est servi par un « sacré phénomène », selon Télérama. Chacun des mots qu’il
nous dédie et nous confie a du poids, du son, de la grâce, mais surtout de la lumière.
Il vous fait décoller, atterrir, vous recueille en vous réconciliant avec le monde et
l’existence. […] Nantes… Eric Chartier nous la fait découvrir et redécouvrir.
Bien sûr, grâce à lui nous en tombons amoureux. Eric Chartier habite magistralement la
petite scène du Théâtre de l’Ile Saint Louis : peu de gestes et de déplacements, pourtant
le romantisme et son frère indissociable le surréalisme sont au rendez-vous et abolissent
le temps. Vous sortez de là pour replonger dans un Paris bruyant, rageur où il pleut.
Oui mais quand « il pleut sur Nantes… » c’est autre chose.
Marie Ordinis